Paroles....
Présence de la nature, nature de la présence
Recueillir des « petits fragments de nature » d’origine animale, végétale ou minérale est une activité familière, ces petits témoignages encombrent peut-être encore nos étagères et remplissent nos boites à secrets. Cette collection de petits objets aux mille textures : coquillages, morceaux de bois, galets polis par l’océan, structures diverses, feuilles, fossiles, débris d’insectes... exprime une énergie de vie qui touche intimement notre sensibilité. Le premier regard porté sur ces objets est libre de toute approche conceptuelle, l’on perçoit directement sans le découpage méthodique de l’intellect qui évalue, compare, et classe les; il est sans références à la mémoire, au connu.
Puis l’agitation de notre activité mentale recouvre et dissimule souvent l’émotion et le « ressenti » initial pour ne laisser place qu’au seul discours, au commentaire. Le silence intérieur et l’attention portée dans la relation sujet-objet rendent perceptibles ces énergies qui semblent émaner des objets, en phase avec notre être intérieur.
Cette relation fusionnelle, intime, contemplative, sans références au passé, neuve à chaque instant, est d’une grande beauté. Les jeunes enfants et les enfants que nous sommes encore parfois vivent naturellement dans cette conscience et cette relation directe aux objets et aux autres, «d’inconscient à inconscient », merveilleux langage de perceptions éphémères et insaisissables.
De tout temps, les diverses activités artistiques semblent nous impliquer concrètement dans la recherche de cette conscience de nous-même, oubliée, sous-jacente, comme une nostalgie à soi-même.
C’est cette nostalgie qui m’invite à façonner ces objets de terres, d’eau et de feu qui conjuguent et fossilisent la magie du vivant, comme autant d’invitations pour un autre regard, pour une vision de la vie que nous partageons tous et que, souvent, nous oublions.
Dominique Legros
C’est cette nostalgie qui m’invite à façonner ces objets de terres, d’eau et de feu qui conjuguent et fossilisent la magie du vivant, comme autant d’invitations pour un autre regard, pour une vision de la vie que nous partageons tous et que, souvent, nous oublions.
Être céramiste:
« Être céramiste, c’est pouvoir continuer à jouer, à être pleinement dans le jeu. C’est travailler la terre comme le paysan travaille la sienne, avec l’eau, les outils, et le temps. C’est jouer aussi avec le feu. C’est partager, accueillir, parfois être ensemble dans les projets et les fêtes. C’est pouvoir goûter une vie choisie et une vie offerte. »